- bourriche
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• 1526; o. i.♦ Long panier sans anse servant à transporter du gibier, du poisson, des huîtres. Bourriche d'huîtres.Synonymes :- filochebourrichen. f. Long panier pour transporter du poisson, du gibier, etc.; son contenu. Une bourriche d'huîtres.⇒BOURRICHE, subst. fém.Panier oblong, grossièrement tressé, sans anses, servant au transport du gibier ou de la marée, plus rarement des fruits. Bourriche d'huîtres. Synon. cloyère (d'huîtres) :• « (...) Il y avait à la noce une petite fille. (...) Je [Flaubert] voulais lui donner mon cœur, — une expression que j'avais entendue. Dans ce temps, il arrivait tous les jours, chez mon père, des bourriches de gibier, de poisson, de choses à manger, — que lui envoyaient des malades, qu'il avait guéris, — (...). Et en même temps, comme j'entendais sans cesse parler d'opérations ainsi que de choses habituelles et ordinaires, je songeais, pendant très longtemps, je songeais très sérieusement à prier mon père de m'ôter le cœur. Et je voyais mon cœur apporté dans une bourriche par un conducteur de diligence... »E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1876, p. 1134.— P. ext. Bourriche de fleurs (J. LORRAIN, Monsieur de Phocas, 1901, p. 324).— P. anal., PÊCHE. Sac en filet (métallique ou en fil de lin) maintenu ouvert par des cercles, qu'on immerge, et qui sert à conserver vivants les poissons pris par le pêcheur à la ligne.Rem. Attesté dans Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr.— Argot1. [P. anal. de forme] Tête. Il balança sa bourriche (G. D'ESPARBÈS, La Guerre en dentelles, 1896, p. 277).2. P. croisement sém. de ce sens avec celui de bourrique. Bête, idiote. Quelle bourriche de fille (...)! (BRUANT 1901, pp. 53-54).PRONONC. :[
].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1526 bourriche « panier sans anses, de forme oblongue, servant à transporter du gibier, des poissons » (BOURDIGNÉ, Lég. de Faifeu, 130 dans R. Hist. litt. Fr., t. 5, p. 300); 2. 1846 arg. « tête » (Intérieur des prisons d'apr. ESN.).1 est d'orig. obsc. Une dér. à partir de bourre (FEW t. 1, s.v.; DAUZAT 1968; BL.-W.5) est difficile à expliquer du point de vue sém. Pourrait être dér. de la racine préromane
, var. de burn- (à l'orig. de nombreux mots dial. désignant des objets analogues : poit. bourgne « engin de pêche », saint. bourgne, bourgnon « sorte de nasse pour prendre le poisson », Bas-Maine borñáo « id. » etc.; v. EWFS2, s.v. bourriche et bourgne, W. von Wartburg dans R. Dial. rom., t. 4, 1912, pp. 23-29 et J. Hubschmid dans Romanica Helvetica, t. 54, pp. 82-83); suff. -iche; 2 est issu de 1 p. métaph. iron., cf. cafetière, carafe, carafon, tirelire, fiole, etc.
STAT. — Fréq. abs. littér. :37.BBG. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 106. — MOUSSAT (É.). Sur le front du vocab. Un peu d'étymol. Du bourrichon à la bourrique. Déf. Lang. fr. 1965, n° 27, pp. 5-6. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 44, 335; t. 2 1972 [1925], p. 161, 180, 194, 196, 314.bourriche [buʀiʃ] n. f.ÉTYM. 1526; orig. incert.; p.-ê. dér. dial. de 1. bourre. → Bourraque. Selon Guiraud, à rattacher à des formes bourras, bourrasse, bourrin « étoffe de bourre », « treillis servant de sac », d'où par anal. « natte de jonc », « nasse », puis « panier grossier ».❖———1 Vx ou techn. Long panier sans anse servant à transporter du gibier, du poisson, des fruits. ⇒ aussi Cageot. || Une bourriche pleine de gibier.♦ Spécialt, cour. Panier servant au transport des huîtres. ⇒ Cloyère. || Jeter une bourriche vide.1 Derrière lui, sur le carreau de la rue Rambuteau, on vendait des fruits. Des rangées de bourriches, de paniers bas, s'alignaient, couverts de toile ou de paille; et une odeur de mirabelles trop mûres traînait.Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 23.2 La marée arrivait, les camions se succédaient, charriant les hautes cages de bois pleines de bourriches, que les chemins de fer apportent toutes chargées de l'Océan.Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 32.♦ Par métonymie. Contenu d'une bourriche. || Ils ont mangé une bourriche d'huîtres à deux.2 Techn. Petit panier servant au transport des fleurs.♦ Par métaphore :3 (Mme de Cambremer) n'était-elle pas dans une salle où c'était seulement avec les femmes les plus brillantes de l'année que les loges (et même celles des plus hauts étages qui d'en bas semblaient des grosses bourriches piquées de fleurs humaines et attachées au cintre de la salle par les brides rouges de leurs séparations de velours) composaient un panorama éphémère (…)Proust, Du côté de Guermantes, Folio, p. 64.➪ tableau Noms de récipients.———II Argot vieilli. Tête. ⇒ Bourrichon.❖DÉR. Bourrichon.
Encyclopédie Universelle. 2012.